UTOPIAS : une dynamique collective pour fédérer les énergies et réinventer notre rapport à la Terre

Giulia Lecarrié : Ce mot « UTOPIAS » peut surprendre. Certains y verront de la naïveté. Mais c’est un choix assumé. Nous croyons profondément que nous avons besoin d’utopies pour guider l’action. Trop souvent, les enjeux écologiques sont présentés comme des injonctions ou des renoncements. Et si nous proposions une vision positive, mobilisatrice ? Une utopie, ce n’est pas un rêve irréaliste, c’est une ambition forte, partagée, que nous choisissons de rendre possible, ensemble.

Pourquoi le collectif est-il si central dans votre démarche ?

Jérôme : Parce que les défis auxquels nous faisons face dépassent les logiques individuelles et sectorielles. L’investissement, lorsqu’il est guidé par l’exigence et le sens, peut devenir un puissant levier de transformation. Mais sans les acteurs de terrain, sans les chercheurs, les artistes, les agriculteurs, les entrepreneurs… il reste aveugle. UTOPIAS est né de cette conviction : ce sont les croisements qui génèrent les solutions.

Giulia : Le collectif est aussi notre réponse à ce sentiment d’impuissance que beaucoup ressentent. Nous croyons profondément que chacun, à son échelle, dans son métier, sur son territoire, peut contribuer à faire émerger de nouvelles façons de penser, de faire, de relier. Parfois, ce sont de petits gestes. Parfois, ce sont des projets ambitieux. Mais tous comptent. UTOPIAS est là pour rendre visibles ces engagements, pour les relier, les amplifier. Car c’est en réseau que ces dynamiques prennent de la force.

Pourquoi avoir choisi la régénération des sols comme premier thème ?

Jérôme : Parce que les sols sont à la fois fondamentaux et oubliés. Ils abritent une biodiversité extraordinaire, régulent l’eau, stockent le carbone, nourrissent l’humanité. Et pourtant, nous les dégradons. Nous avons voulu commencer par là, car c’est un sujet essentiel, universel, fédérateur. Il parle autant aux scientifiques qu’aux agriculteurs, aux chefs cuisiniers qu’aux investisseurs. Et il exige une utopie nouvelle pour se réinventer.

Giulia : Régénérer les sols, c’est restaurer notre lien avec le vivant. C’est aussi donner corps à notre mission : réconcilier performance économique et impact écologique. Ce thème cristallise parfaitement l’esprit d’UTOPIAS : agir sur un enjeu concret, systémique, en mobilisant un large éventail d’acteurs qui, ensemble, peuvent construire des solutions durables.

Comment comptez-vous faire vivre cette dynamique ?

Giulia : c’est un mouvement qui s’inscrit dans le temps. Nous lançons un premier cycle d’un an, nourri de contenus variés : podcasts, portraits d’acteurs, cas concrets, ressources scientifiques et artistiques. L’idée est de documenter ce qui émerge, d’inspirer, mais aussi d’outiller celles et ceux qui veulent s’engager.